Quand on découvre ce numéro de janvier, on comprend que les élections municipales approchent et que le maire a commencé sa campagne. On s’en doutait déjà en voyant les panneaux municipaux se multiplier et afficher depuis deux mois le nom du maire. Tout cela évidemment aux frais des Arcisiens.
1) Les Pass’Jeunes et Pass’Séniors : Le principe est toujours le même : monter en épingle n’importe quel micro-événement. Ce mois-ci, ce sont ces Pass qui sont censés être révolutionnaires. Il s’agit en fait de simples cartes de réduction chez les commerçants. On peut d’ailleurs se demander si les 11 / 17 ans se sentent concernés par des réductions pour des « soins du visage » ou pour une inscription dans une salle de remise en forme… qui leur demande en plus de payer 27,95 € par mois au lieu de 29,95 € ! Comme si les jeunes de cet âge en avaient les moyens.
On aurait pu imaginer que la Ville passe des accords avec des associations culturelles ou sportives, quitte à augmenter leur subvention. Mais non, les associations ne sont pas une priorité pour cette municipalité.
Quant au Pass’sénior, on se demande pourquoi il est annoncé puisqu’il n’y a rien à dire : rien n’est encore négocié avec les commerçants. L’essentiel est de faire de la com. D’ailleurs le Pass’Jeunes n’est pas si nouveau puisqu’il a été lancé en octobre.
Et que dire des deux marionnettes au sourire publicitaire inexpressif qui figurent en couverture et qui ont envahi depuis quelques jours les panneaux municipaux ? On ne pouvait pas trouver mieux pour représenter les Arcisiennes et les Arcisiens ? De vraies personnes habitant la ville par exemple ? Non, on a préféré ces mannequins sans âme.
Nous avons d’ailleurs retrouvé le « sénior » et nous vous proposons de découvrir les unes du magazine auxquelles vous avez échappé… jusqu’à présent.
(photos freepik.com)
2) L’édito du maire fait la démonstration de ce que nous signalions en introduction : la campagne des municipales est commencée. Sous couvert de « concertation », le maire annonce des réunions publiques qui ont pour but :
- Soit de faire la promotion de ses actions avec une séance sur le numérique (encore et toujours), ou des « cafés-rencontres » avec les élus, ou encore du porte à porte
- Soit des présentations de dossiers qui n’ont pas d’autre but que de déminer les sujets sensibles pour lesquels il sait qu’il a mis en colère les Arcisiens : la circulation dans le lotissement et les constructions de logements « d’ici à 2020 »… Sur ce dernier point, il est évident qu’il ne sera pas question des 750 logements prévus dans le PLU (centre ville et carrefour du Puits) pour après 2020.
Quant au lotissement, le maire ne sait plus quoi faire pour reconquérir les habitants en colère en raison des centaines de logements qui vont être construits à proximité sans assez de parkings. Alors on refait les ronds-points (page 12), on rappelle avec une grosse insistance qu’on a déjà refait la rue d’Arcy, et on annonce qu’il y aura plein de fleurs au printemps. Et ce n’est pas fini : « d’autres propositions pour améliorer le cadre de vie du lotissement seront proposées » lors de la réunion publique prévue en février… Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour essayer de ne pas perdre de voix aux futures élections ! Mais n’est-il pas déjà trop tard ?
3) La rétrospective 2017 : 6 pages pour refaire le coup du bilan et donc de la promotion de l’équipe municipale, alors que nous avons déjà eu droit à une couteuse brochure en juin dernier, sans oublier la location pendant un mois d’un bus électrique.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce bilan, mais nous nous contenterons de quelques remarques. Il faut déjà oser présenter comme des « événements majeurs » la soirée de bandes-annonces ou le salon de l’immobilier (où il n’y a eu personne !), ou prétendre que la rénovation de l’avenue Jean Jaurès a commencé en avril ! Et que vient faire la journée portes-ouvertes du collège Mozart dans ces pages ? La mairie n’y est pour rien.
Il faut aussi un certain culot pour présenter la fermeture de la PMI de Bois d’Arcy comme un point positif, à savoir le « regroupement des centres de PMI à St-Cyr »…
Le plus embêtant est que personne n’a pensé à évoquer les 20 ans du jumelage, qui ont pourtant été fêtés en mars à Bois d’Arcy et fin septembre à Mücheln. Mais est-ce un oubli ? Nous avons déjà raconté de quelle façon le maire avait négligé la délégation allemande au printemps, avant de snober le voyage de l’automne. Le comité de jumelage a aussi vu ses moyens divisés par deux en 2018. Alors cet « oubli » ne serait-il pas volontaire ?
4) La réforme de la restauration scolaire (page 14) : le magazine prétend que le but de cette réforme est d’offrir « une organisation équitable » et des « tarifs plus justes pour les familles ». Comme d’habitude on baisse la qualité des prestations mais on affirme que c’est pour le bien de tous. Il parait que les modes de gestion étaient « complexes et injustes ». Mais au fait, n’est-ce pas le département qui gère les collèges ? Alors comment se fait-il que ses élus aient laissé une telle situation s’installer, si injuste pour les familles ? Et ils n’avaient donc pas les moyens de régler ces odieuses injustices eux-mêmes, sans passer par une privatisation ?
Il y a enfin un gros mensonge dans cet article : histoire de placer encore le mot très communicant de « concertation », le magazine laisse entendre que le département aurait déjà organisé une réunion fin novembre avec entre autres les parents d’élèves. Cela a dû surprendre ces derniers, car s’il y a eu réunion, ils n’ont pas été invités.
5) La tribune majoritaire (page 19). On notera simplement cette belle envolée lyrique du maire et de sa directrice de cabinet, auteurs de la tribune : « Dire la vérité en toute transparence pour écarter ce mal récurrent qu’est le mensonge ». Quand on pense au nombre de mensonges assénés depuis quatre ans (les impôts qui n’augmentent pas, l’urbanisme maîtrisé, les tarifs stables, la baisse des dépenses publiques, pour ne citer que les plus importants) on pourrait croire que c’est une sorte de confession… A moins que ce soit une de ces grandes résolutions que l’on prend au moment de la nouvelle année… On sait ce qu’il en advient : chassez le naturel, il revient au prochain numéro.