Voici une histoire qui en dit long (lisez jusqu’au bout, le meilleur est à la fin):
- Février 2019, quelques étudiant(e)s de Bois d’Arcy, Saint-Cyr, Fontenay, décident de fêter quelques anniversaires (20 ans !) en louant une salle à Bois d’Arcy .
- Ils réservent pour le 23 février la salle n°1 de la maison des associations pour 100 €, avec une caution de 200 €. Ils partagent les frais mais le chèque de caution est établi par une famille de Saint-Cyr.
- Le 23 février, la fête a lieu mais aucun gardien n’est affecté au bâtiment et c’est comme ça tous les week-ends. On ouvre la porte à l’heure prévue et c’est tout. Les occupants sont laissés sans aucune présence municipale toute la soirée. Personne ne vient fermer à 2 heures du matin, heure limite pour arrêter les festivités. On imagine que c’est pour économiser des heures supplémentaires ? Au détriment donc de la sécurité. Que se passera-t-il si un jour un incident grave survient ?
- Bien entendu, ces jeunes gens ne vont pas arrêter à 2 heures du matin et vont continuer à danser bien au-delà. Ils ont tort, certes, mais qui peut prétendre en mairie que ce n’est pas prévisible ? Combien de mariages ou de fêtes s’arrêtent vraiment à 2 heures du matin en salle des fêtes ou au centre Baragué ?
- Toujours est-il qu’un des jeunes va abîmer un mur de la salle n°1. Ses amis vont donc aller chercher le nécessaire pour réparer cette faute et vont reboucher le trou. Comme on peut le voir sur la photo, le travail n’est certes pas très professionnel…
- Le dimanche 24, lors de l’état des lieux de sortie, l’employé municipal ne note aucun problème dans la salle ni dans le bâtiment…à part ce trou bien entendu. Des frais de réparation seront donc demandés, ce qui est tout à fait normal.
- 19 jours plus tard, le 14 mars à 15h37, la jeune arcisienne qui a réservé la salle en son nom (appelons-la Julie pour préserver son anonymat) reçoit un appel de la mairie. Un devis de remise de réparation de 149, 64€ a été établi par une petite entreprise arcisienne. Il lui sera adressé par mail le 19 mars.
-Julie va donc collecter cette somme auprès de ses amis et ira payer 150 € le 27 mars au service de prêt de salles. Lorsqu’elle demande la restitution de la caution, on lui répond qu’une lettre lui a été envoyée.
- En effet, un recommandé daté du 22 mars mais expédié le 27, annonce à Julie que la mairie a décidé de garder le chèque de caution de 200 €. C’est pourtant une habitante de Saint-Cyr qui a fait le chèque, mais peu importe, semble-t-il : elle ne sera jamais prévenue directement par la mairie, sous prétexte que son adresse ne serait pas connue ! Tiens donc ! Il n’y avait donc pas l’adresse du titulaire du compte sur le chèque ? Mais pourquoi garder cette caution alors que les frais de réparation ont été payés ?
- Ce recommandé est signé par une élue dont nous tairons charitablement le nom. Il y est question d’un état des lieux établi le lundi 25 février, dans lequel ont été notés « de nombreuses dégradations et incivilités » … ! ?! Cet état des lieux n’existe pas. Nous avons l’exemplaire établi le dimanche 24 février, sur lequel seul ce trou est mentionné. Pour tout le reste il est marqué « OK » par le responsable municipal.
- Ce recommandé reproche aux jeunes d’avoir continué leur fête jusqu’à 5 h du matin et d’avoir dérangé les riverains. Des copies de 3 mails envoyés en mairie par 3 riverains sont annexés au courrier. On peut relever notamment ceci : « il était prévu me semble-t-il qu' à 2 h du matin un gardien venait fermer la salle » ; « Minuit 30…toujours le même raffut. Comment contrôlez-vous les comportements de ce genre ? Typiquement une sécurité inadaptée de ce bâtiment » ; « je ne leur jette pas la pierre. Ils sont jeunes et s’amusent comme j’ai pu le faire. En revanche je suis très en colère contre la mairie. Malgré nos alertes sur la location de salles pour des événements le soir et les risques de nuisance que cela engendre, vos services ont fait la sourde oreille ». Comme on peut le constater les riverains sont surtout en colère contre la mairie qui loue des salles sans personnel pour surveiller ! Il n’est pas acceptable que les riverains soient ainsi gênés par le bruit et on comprend très bien leurs protestations. Mais si la mairie n’est pas capable de leur garantir le calme, qu’elle cesse de louer ces salles le week-end…ou qu’elle mette du personnel sur place. Pour finir sur ce point, il faut ajouter que la responsable contactée en mairie a affirmé que c’était les riverains qui avaient demandé qu’on garde la caution des jeunes fêtards ! Ah bon ? Et la mairie s’exécute ? Mais le bruit est-il un dégât susceptible d’être quantifié afin de justifier la conservation d’une caution de 200 € ? En tous cas, ces riverains, s’ils nous lisent, seront contents d’apprendre que la mairie se défausse sur eux de ses décisions.
- Toujours dans ce recommandé, il est question, en plus du trou, de « nombreux mégots (tabac et autres substances) » et de traces d’urine et de vomissures « le long du canal » ! Contactée par téléphone, une responsable en mairie reconnaîtra que les mégots ont aussi été trouvés à l’extérieur mais pas dans le bâtiment. Bref, il y a beaucoup de gens qui fréquentent le canal durant le week-end, mais la mairie est certaine, le LUNDI 25 février au matin, que ce sont les jeunes qui ont loué la salle le samedi soir qui sont aussi responsables de ces mégots et autres déjections ! Et depuis quand le règlement de prêt porte-t-il aussi sur le canal ? Par ailleurs à quelles « substances » l’élue fait-elle référence ? Ces mégots ont-ils été analysés par un laboratoire ? La mairie dispose-t-elle de spécialistes capables d’identifier si un mégot a contenu du tabac ou autre chose ? A-t-on prélevé un ADN pour être sûr que ces mégots appartiennent aux locataires de la salle et non à de quelconques promeneurs ? Cette élue n’a pas peur des clichés (jeunes= drogues) ni de procéder à des discriminations aussi honteuses.
- L’élue signataire du courrier s’appuie également sur un manque de nettoyage (ce qui est faux, l’état des lieux du 24 février est formel) et sur le non-respect des consignes de sécurité (certains se sont assis sur le toit en terrasse du bâtiment, ce qui est interdit) pour justifier la non-restitution de la caution. Malheureusement le contrat de prêt ne mentionne jamais qu’une caution puisse être conservée pour ces motifs. Bien au contraire, l’article 7 ne prévoit comme sanction que le refus de prêter la salle à l’avenir. Alors comment expliquer cette pénalité qui aurait pu se justifier seulement si les frais de réparation du trou n’avaient pas été payées ? Au total, cela fait donc 150 + 200 = 350 €…un peu cher pour un peu d’enduit et de peinture.
- Julie et ses amis avaient deux mois pour demander un recours gracieux au maire et pour saisir le tribunal compétent. Julie a écrit au maire de Bois d’Arcy le 7 Avril 2019. Celui-ci n’a même pas daigné lui répondre. Les jeunes ne l'intéressent que quand il y a une photo à faire pour le magazine? Quant à saisir le tribunal, on ne peut le faire qu’avec un avocat…autant dire que cela peut décourager ceux qui s’étaient porté caution.
- Depuis, la mairie n’a toujours pas décidé de mettre un gardien le week-end quand elle prête une salle à la maison des associations. Mais en juin dernier, elle a décidé de porter le montant de la caution à 800 € !
- Mais le plus curieux est à venir : les photos du trou que nous publions ont été faites…au mois de décembre, ces derniers jours ! Ce qui veut dire que près d’un an plus tard le trou n’a pas été rebouché ! Bref, ces jeunes gens ont payé 150 € de réparation et 200 € de caution…pour rien.
- Un détail : le patron de l’entreprise qui a établi le devis (mais n’a jamais fait les travaux) est un soutien du maire, très actif sur la page Facebook de l’association politique de ce dernier. Mais tout cela n’a aucun rapport, bien sûr. Il est évident que les travaux vont être très prochainement faits et que cet artisan va pouvoir toucher les 150 € qui l’attendent en mairie.