Le nouveau magazine municipal fait sa une sur l’aménagement des lisières de forêt (en oubliant de rappeler que ce projet est entièrement financé par l’Aménageur et a été négocié en 2002 par la municipalité d’alors…) et il n’est question que de « qualité de vie », « biodiversité », « haute qualité environnementale », etc.
Mais pas un mot sur un dossier brûlant qui devrait pourtant intéresser les Arcisiens : des terrains de la Croix-Bonnet pollués par des « hydrocarbures et des métaux lourds » !
L’histoire est édifiante : fin 2018, le promoteur Nacarat commercialise plusieurs terrains dans le cadre d’une résidence nommée « La Chataigneraie » (juste à côté du belvédère et donc à proximité des fameuses lisières à aménager). Au programme : un immeuble de 15 appartements et une vingtaine de pavillons.
Au printemps dernier, les acheteurs de pavillons sont invités à signer chez le notaire. C’est là qu’ils découvrent une clause surprenante : on leur notifie que leur terrain est pollué (pétrole et métaux lourds) et qu’il leur est interdit de planter des arbres fruitiers ou de créer un jardin potager. En clair, tout ce qui sortirait de cette terre serait dangereux pour la consommation. Selon nos informations la plupart des acheteurs se sont rétractés.
Que s’est-il passé ? Il semble que ces terrains ont été pollués par une entreprise de travaux publics bien connue à Bois d’Arcy, entreprise qui a longtemps stocké du matériel sur des terrains de la Croix-Bonnet qui, rappelons-le, appartenaient tous à l’Aménageur du quartier.
Comment en est-on arrivé à polluer ces terrains ? Mystère. En quittant les lieux, cette entreprise aurait dépollué les terrains…mais juste pour qu’ils puissent être conservés en friche…pas pour y construire des maisons avec jardins.
L’Aménageur était-il au courant ? On l'ignore. Toujours est-il qu’il a vendu ces terrains à Nacarat qui les a ensuite commercialisés.
On ignore également si le promoteur Nacarat savait ce qu’il en était à ce moment-là. Ce que l’on sait c’est qu’il a fait des sondages qui ont révélé cette pollution sévère. Mais il refuse de dépolluer entièrement les terrains : il suffirait de creuser sur une profondeur de 1,20 m (et non 30 cm) mais il paraît que cela coûterait plus de 600 000 € et que cela ruinerait l’économie du projet immobilier ! En conséquence, le promoteur a préféré avertir les potentiels acheteurs au moyen de cette clause chez le notaire. C’est déjà ça !
Et maintenant ? Qui va acheter ces terrains dans ces conditions ? Sur le site du promoteur, la commercialisation de l’immeuble est toujours d’actualité, avec livraison prévue fin 2020, mais pas un mot sur les futurs pavillons.
Et les élus de Bois d’Arcy ? Saisis par les acheteurs mécontents au printemps dernier, ils ont affirmé n’être au courant de rien. Ils devaient intervenir auprès du promoteur. Qu’ont-ils fait depuis ? On l’ignore, mais on sait qu’ils se gardent bien de communiquer sur le sujet. La « transparence », cela fait bien comme artifice de com, mais pour le reste…Une chose est sûre, c’est que l’entreprise qui a pollué ces terrains est toujours la bienvenue sur notre commune : ses drapeaux trônent avenue Jean Jaurès et ses dirigeants ont même été invités en octobre pour l’inauguration de cette avenue.
Enfin, on ne peut non plus s’empêcher de se poser des questions sur l’étendue réelle de cette pollution aux métaux lourds et aux hydrocarbures. Pour empêcher toute plantation d’arbre fruitier ou de légumes, il doit y en avoir une certaine densité. Mais où s’arrête cette pollution ? Des sondages ont-ils été faits sur les autres terrains autour ? Doit-on penser que la pollution s’est limitée au terrain de « La Chataigneraie » ? Un peu comme le nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté à la frontière française ?