Le magazine municipal a pour but principal, sous la direction du maire et de sa directrice de cabinet, de marteler chaque mois des messages de propagande (l’école numérique, la fibre, le sport, la modernisation des services, la ville fleurie, les impôts qui n’augmenteraient pas, l’urbanisme maîtrisé, etc.).
Les numéros se suivent et se ressemblent donc et l’on n’hésite pas à reprendre d’anciens articles ou à remplir des demi-pages avec des micro-événements. Il faut dire aussi qu’il n’y a presque plus personne au service communication : toutes celles et ceux qui travaillaient avant 2014 à la réalisation du journal ont été déplacés ou remerciés… et les deux personnes qui ont été embauchées l’année dernière ne sont déjà plus là. Comment s’étonner alors de retrouver chaque mois les mêmes messages ? Voyons ceux du mois de novembre :
1) Le « festival » de bandes-annonces (édito du maire et article en pages 8 et 9)
Voilà l’illustration type de ce que nous disions ci-dessus : l’édito du maire reprend exactement celui qu’il avait fait en novembre 2015, avec le même titre (mag n°10). On retrouve aussi le même brassage de vent pour annoncer des « événements » qui n’en sont pas : l’ouverture du cinéma en juillet, une séance en plein air du Conseil départemental, et l’inénarrable « festival » de bandes-annonces (le BABA…). Cependant, à bien comparer ces deux éditos, on constate un changement : en 2015, le maire annonçait fièrement les « mardis du cinéma », rendez-vous où l’on accueille des stars (Macha Méril en octobre 2015, mais ce sera la seule). Aujourd’hui ces rendez-vous ont disparu, et depuis plusieurs mois, sans que personne n’en parle dans le journal ! Forcément, on ne commente que les succès !
Mais revenons à ce festival de bandes-annonces qui doit « faire progressivement de Bois d’Arcy la Ville du cinéma », selon le maire, qui semble ignorer que ce n’est pas par hasard que toutes les rues de la Croix-Bonnet ont été baptisées avant 2014 avec de grands noms du 7ème art. Nous l’avons déjà dit, tout ce tapage a pour but de faire oublier la suppression du seul véritable festival de cinéma qu’a connu Bois d’Arcy : Mémoire des Toiles, créé en 2002 et supprimé en 2015. A l’époque, la programmation proposait plus de vingt films sur 15 jours et on accueillait Costa-Gavras, Bertrand Tavernier, Volker Schlöndorff, Anna Gavalda, Jean-Michel Ribes, Michel Tournier, Claude-Jean Philippe, etc.
Aujourd’hui on propose deux heures de bandes-annonces de films déjà sortis sans en montrer un seul. Voilà un concept original ! C’est un peu comme si l’on organisait un salon de la 4ème de couverture de livre… ou, sur le plan sportif, des Olympiades qui ne montreraient que des échauffements mais jamais de matchs.
Finissons-en enfin avec ce même mensonge (à moins que ce ne soit de l’ignorance ?) que l’on nous assène depuis 3 ans : non, le « festival » de bandes-annonces n’est pas « unique en France ». Le Grand Rex à Paris organise depuis 2014 son propre festival… à la différence qu’on a la bonne idée de diffuser les bandes annonces des films qui vont sortir pendant l’année ! Il s’agit donc juste d’un spectacle promotionnel qui ne cherche pas à se faire passer pour un rival du festival de Cannes !
2) Les conseils de quartier (page 6)
Là aussi, on peut assister à un bel exercice d’enfumage : le plus important est de faire entendre aux lecteurs que les élus sont à l’écoute de leurs concitoyens. Le maître mot est « concertation ». La réalité est moins rose : pas un mot ici sur les démissions ou sur les conseils qui n’ont jamais fait le plein. On peut d’ailleurs constater que le bilan est maigre sans que ce soit la faute des Arcisien(ne)s qui ont cru qu’on allait les écouter. Un exemple : le magazine vante la mise en place d’une bibliothèque partagée à la Croix-Bonnet… mais ne précise pas que la Ville n’a donné aucun moyen financier. Selon nos informations, ce sont les particuliers qui ont tout fait eux-mêmes.
Sinon on peut remarquer sans surprise que tous ces conseils s’inquiètent de la circulation et du stationnement, en lien avec le millier de logements déjà programmés depuis trois ans. Que répond la Ville ? « un projet de sensibilisation des habitants », « mettre en place un groupe de travail pour définir un véritable plan de circulation » pour la Tremblaye, « une enquête (…) et la mise en place d’un plan de circulation concerté » pour le Lotissement…
Que fait la Ville concrètement ? Rien. En matière de sécurité, elle laisse même s’installer des situations dangereuses :
- Comme elle n’a rien à refuser aux promoteurs, elle a supprimé le stationnement tout le long de la rue Etienne-Jules Marey en face de Fuji, afin de faciliter la circulation des camions, qui disposent ainsi de trois immenses portails de 25 à 30 mètres de large. Le résultat ne s’est pas fait attendre : les places de stationnement obligeaient les voitures à rouler doucement et à céder le passage, maintenant la rue est devenue un véritable circuit, surtout la nuit. Dans le même temps, la Ville placarde partout des affiches rappelant aux automobilistes que la Ville n’est pas « un circuit ». C’est sûrement de l’humour.
- A force de planter des panneaux promotionnels partout, la Ville en a installé un au bout de l’avenue Jaurès… qui cache aussi bien les voitures qui descendent de l’autoroute que celles qui veulent rejoindre la rue du Bois. Le premier accident ne s’est pas fait attendre…
- Que dire enfin du panneau lumineux installé dans le square de la mairie, au même niveau qu’un passage piéton ? Il est illisible de l’autre côté du carrefour et cela oblige les automobilistes à tenter de le lire en roulant… et le soir il se confond avec les feux tricolores.
3) Les constructions de logements
Pour répondre à nos articles et à la tribune de l’opposition, le magazine consacre une page aux nouvelles constructions, en affirmant que maintenant c’est « place aux petits collectifs »…Qui va croire un tel bobard alors que les chiffres parlent d’eux-mêmes ?
La réalité, c’est 236 logements sur l’axe Jaurès-Couturier, entre la résidence Normandie et l’ancien restaurant « Villa de jade ». Le plus amusant est que le magazine ne s’aperçoit pas qu’en donnant les chiffres des places de parking prévues, il ne fait qu’inquiéter un peu plus ses lecteurs ! On apprend ainsi qu’il n’y a pas assez de parkings et que cela va donc poser de gros problèmes dans l’avenir :
-65 places pour 46 logements au 5 rue Barbusse
-55 places pour 51 logements au 34 PV Couturier
-100 places pour 94 logements avenue J. Jaurès (ancien But)
-57 places pour 45 logements avenue J. Jaurès (ancien restaurant)
Bilan : 277 places de parking pour 236 logements… Les futurs habitants ont intérêt à se passer d’une deuxième voiture. A moins que le maire ne compte sur le parking Leclerc pour absorber les voitures supplémentaires? Qu’en pense la direction du centre commercial ? Et que se passera-t-il si jamais les 307 logements supplémentaires prévus par le nouveau PLU autour de la mairie voient le jour ?
Enfin signalons l’incohérence de la politique d’urbanisme de la Ville qui prétend stopper la densification en limitant les constructions « à une hauteur maximum de R+3 » tout en construisant plus de 1000 logements en 3 ans. En fait, à nombre équivalent de logements, plus on limite la hauteur des constructions plus on les étale au sol, avec pour conséquence de diminuer les espaces verts.
Et puisque nous parlons d’immobilier, signalons quand même à nos lecteurs que le magazine ment en prétendant, page 10, que le 1er salon de l’immobilier a remporté « un vif succès » et a accueilli « de nombreux visiteurs ». Témoins à la clé, on peut vous le dire, il n’y a eu personne.
4) La jeunesse, pages 12 et 13, et les séniors (pages 14 et 15)
Voici quatre pages qui ont pour objectif de contredire notre article sur le bilan de mi-mandat : nous faisions remarquer que les jeunes et les séniors, entre autres, avaient été oubliés dans ce luxueux et coûteux document. Pour effacer cette regrettable erreur, la direction de la communication a demandé aux directions des services concernés de préparer une réponse. C’est comme cela chaque fois qu’un de nos articles déplait ou quand la tribune de l’opposition dérange.
Le problème est que cela se voit ! Ainsi l’article sur les séniors commence par ces mots : « La preuve que les séniors occupent une place centrale à Bois d’Arcy… »… La « preuve » ? Mais qui a dit le contraire ? Justement, c’est nous !
5) Le comité de jumelage (page 17)
Voilà un article qui laisse croire que le maire de Bois d’Arcy tient à nouer des liens toujours plus étroits avec notre ville jumelle de Mücheln. Là encore la réalité est bien différente :
- En avril dernier, une délégation allemande est venue à Bois d’Arcy pour fêter les 20 ans du jumelage. Une belle exposition était installée en salle des fêtes, avec de nombreuses photos des élus de l’époque. Le pot d’accueil devait s’y tenir le vendredi soir. Au dernier moment, le maire a fait déplacer ce pot en mairie alors que tout était prêt, sans donner d’explication… Puis il n’a pas participé à la visite de Paris le samedi ni à la fête du samedi soir. Il a demandé qu’on reporte le gâteau des 20 ans au dimanche midi, pour pouvoir être présent. Mais le dimanche, il s’est décommandé au dernier moment. Claude Vuilliet a pour sa part assisté à toutes les cérémonies.
- Du 29 septembre au 1er octobre, une délégation arcisienne s’est rendue à Mücheln, sans le maire de Bois d’Arcy. Du coup, le maire de Mücheln a refusé de signer le renouvellement de jumelage en l’absence de son homologue arcisien. Il faut dire que P. Benassaya a été très occupé depuis le mois d’août et jusqu’à mi-octobre : il a dirigé la campagne du Républicain Daniel Fasquelle qui voulait se qualifier pour participer à l’élection du président de ce parti… avec le succès que l’on sait : il n’a pas réussi à réunir assez de parrainages pour concourir.
- Enfin, le maire a diminué la subvention 2018 du Comité de Jumelage et a décidé que dorénavant il n’y aurait plus qu’un seul voyage par an (soit un accueil des Allemands, soit un déplacement des Arcisiens) contre deux jusqu’à présent. Enfin il a aussi fait annuler la fête de la bière prévue au printemps à Bois d’Arcy. Le magazine en parlera-t-il un jour ?
6) Les tribunes libres
Une fois de plus, la tribune majoritaire répond directement à celle de l’opposition ! Ce mépris des règles démocratiques ne passe pas inaperçu auprès des lecteurs.
Mais comme si cela ne suffisait pas, le magazine essaye aussi de contredire l’opposition en rédigeant un article page 7 sur le projet de 32 logements rue Ader. Bel exercice d’enfumage une fois de plus ! La réalité, nous l’avons déjà évoquée, est que la Ville avait bien prévu 30 logements dès 2015 lorsqu’elle a demandé une évaluation chiffrée du terrain rue Ader. Elle a aussi validé par délibération un achat pour 1 100 000 € et le dépôt d’un permis de construire pour 32 logements le 16 mai dernier. Que s’est-il passé ensuite ? Le promoteur a-t-il changé d’avis ? Toujours est-il que c’est parce que la vente ne s’est pas faite que le maire peut prétendre aujourd’hui que les 32 logements ne seront pas construits. Attendons maintenant de voir arriver au Conseil municipal une prochaine autorisation de vente…
Le signataire de la tribune majoritaire affirme que la Ville ne peut pas empêcher des particuliers de vendre à des promoteurs qui voudront ensuite construire des immeubles… tout en ajoutant que la Ville n’a aucun projet sur les terrains qui lui appartiennent. Ce qui revient à dire : c’est pas ma faute, c’est celle des autres. Mais la réalité est que la Ville peut vendre ses terrains à des promoteurs, qui en deviendront alors propriétaires et pourront faire ce qu’ils veulent. C’est ce qui se passera après 2020 sur les terrains autour de la mairie si cette équipe est toujours en place : 307 logements y sont prévus dans le nouveau PLU de septembre 2016.