Les numéros se suivent et se ressemblent : le magazine municipal n’est rien d’autre qu’un outil de propagande sans âme. Il faut dire qu’il est intégralement écrit par la directrice de cabinet du maire… un véritable gage de transparence et d’objectivité.
Le magazine est formaté pour faire de la com’ et non de l’information. Exemple dans ce numéro avec le sujet « environnement » : « la municipalité a mis en place de nombreuses actions » page 11 ; et page 12 : « Depuis 3 ans, de nombreuses actions ont été mises en place… ». L’essentiel est de revenir sur la « première fleur » attribuée par le département (donc sans grande difficulté).
Quitte à consacrer plusieurs pages à l’environnement, il serait utile d’apporter un véritable service aux lecteurs. Une de nos lectrices a par exemple attiré notre attention sur la présence de nombreuses tiques dans les espaces verts arcisiens. Ces parasites sont inévitables mais préoccupants car ils peuvent transmettre la maladie de Lyme. Selon les estimations du Ministère de la Santé, il y aurait eu 55 000 cas en France en 2016, contre 33 000 l’année précédente. Le magazine ne pourrait-il pas apporter des conseils à ses lecteurs plutôt que de les assommer avec sa com’ primaire ?
1) L’Edito du maire
On pourrait penser qu’à l’approche des fêtes, le maire de Bois d’Arcy exprimerait quelques vœux sincères… Mais on peut en douter quand on compare l’édito 2016 et celui de 2017 :
Les Vœux du Maire, c’est simple comme un copier-coller…
Par ailleurs, on ne peut que constater, année après année, que les rues ne « s’illuminent » pas à Bois d’Arcy. Les éclairages de Noël sont tristes et notre ville est bien la seule à faire aussi pâle figure. On fait des économies dans les éclairages de Noël… mais pas pour afficher le nom du maire partout. Déjà en 2014, ce dernier avait jugé bon de dépenser près de 10 000 € pour accrocher son nom à tous les réverbères (ces calicots étaient censés servir 5 ans, ils n’ont pas survécu à la première année). Cette année, on a planté des panneaux de com’ partout avec de belles affiches qui rappellent à tous comment s’appelle le maire de Bois d’Arcy. Les années passent, les procédés restent.
Notons enfin que le maire ne manque pas d’air en remerciant « les nombreuses associations locales de solidarité » … Rappelons qu’il a supprimé toutes les subventions qui leur étaient attribuées avant 2014.
2) L’école numérique
On le sait, puisque chaque magazine le répète sans cesse, la Ville a fait du numérique sa priorité. C’est une bonne chose en soi, même si cela reste un outil qui ne suffira jamais à assurer la réussite des élèves. Malheureusement, on ne peut ignorer qu’une fois encore ce qui compte c’est l’affichage, la com’. Si l’on y regarde de plus près c’est autre chose.
A l’école Turpault, l’installation des VNI a été faite l’été dernier par une société extérieure, à moindre coût. Résultat : travail médiocre, bidouillages divers (multiprises pendantes car aucune prise n’a été insérée au dispositif du VNI, baguettes plastiques déformées, pas de cache en fin de baguettes, etc... voir photos ci-dessous.) L’entreprise est revenue fin novembre pour fignoler le travail (3 mois après la rentrée) et le lendemain un court-circuit a fait sauter la prise électrique, nécessitant alors l’intervention de l’électricien de la mairie qui a constaté que tous les fils n’avaient pas été reliés correctement. La mairie paie un service à cette entreprise et est obligée de faire intervenir son propre électricien pour réparer : quelle gestion des deniers communaux !
Evoquons maintenant le bel article sur le codage au collège Mozart (page 7), avec l’intervention d’Orange. Le magazine n’hésite pas à crier cocorico pour la Ville : c’est le « seul collège des Yvelines sélectionné » et, tenez-vous bien, « notre ville a été choisie en raison de la nouvelle dynamique qu’elle impulse en matière de Numérique ». Sauf que tout cela est FAUX. L’intervention a été initiée par les professeurs de mathématiques du collège en lien avec une informaticienne d’Orange, ancienne parent d’élève. En fait, la Ville n’a strictement rien fait en cette occasion, mais cela n’empêche pas le magazine de tenter de récupérer l’opération en occultant, sans aucun complexe, le rôle des enseignants. Belle mentalité !
Précisons également que dans le cadre de la réforme du collège appliquée depuis la rentrée 2016, le programme prévoit que les enseignants effectuent des séances de programmation sur tous les niveaux. C’est ce qui est fait au collège Mozart depuis plus d’un an, sans que la mairie n’y soit pour quoi que ce soit.
3) Le marché couvert
Voilà un bel exemple de la façon dont le magazine manipule ses lecteurs chaque mois. On apprend que le marché couvert « affiche de nouveau complet » et qu’il connait « un regain d’activités » grâce à « la ténacité de notre Direction du développement économique ». Cela allait donc si mal ? Voilà un scoop. Depuis bientôt 4 ans, le magazine répète que le marché couvert est en plein essor grâce au soutien de la Ville pour le « dynamiser ». En fait on a juste vu l’installation d’une bâche sur la façade en triste état du bâtiment. Il faut croire que cela n’a pas suffi pour amener plus de clients, mais le magazine nous l’avait caché. Mais aujourd’hui, c’est sûr, le marché est en plein boom « grâce à la ténacité » de… bla, bla, bla…
4) La tribune du maire
Accusé par l’opposition de faire disparaître les panneaux d’affichage libre, le maire contre-attaque et répond dans sa tribune à ses opposants ! Quel bel exemple de respect de la liberté d’expression. Mais que dit-il ? Que la Ville multiplie les moyens d’information : webTV, application mobile, réseaux sociaux, panneau lumineux d’informations, Facebook live… Mais où est la pluralité dans tout cela ? Le maire énumère justement tous les moyens de communication qu’il a mis en place pour occuper seul l’espace public. Quant au Facebook live, parlons-en ! Les questions gênantes sont supprimées (exemple récent : les questions d’Arcisiens sur la privatisation des services de restauration du collège Mozart) sans compter les « proches » du maire qui sont mobilisés pour intervenir !