Chaque mois nous vous proposerons une nouvelle rubrique, Le Mag en bref… afin de commenter les points marquants de chaque numéro du magazine municipal.
Chaque mois, le magazine chante les louanges du maire (surtout) et de son équipe (un peu). Il faut dire que c’est le maire lui-même qui dirige la publication. Le message est toujours le même : avant 2014, rien de bon n’a été fait ; depuis 2014, c’est un miracle permanent… et si l’on en croit le maire dans son édito, Bois d’Arcy va peut-être enfin, grâce à lui, « entrer dans le XXIème siècle ». Arcisiens, Arcisiennes, nous vivions au Moyen-âge et nous ne le savions même pas !
5 Points à relever en ce mois d’octobre :
1) L’événement du mois est tellement stupéfiant qu’il est cité en couverture, dans l’édito et page 3 : « Enfin une gare Fontenay-le-Fleury/Bois d’Arcy » ! Il faut croire que tous les Arcisiens attendaient cela avec impatience et se désespéraient en silence. Mais ça y est, nous pouvons entrer dans le « XXIème siècle » grâce, paraît-il à la « ténacité » du maire qui a obtenu qu’on ajoute « en sous-titre » le nom de Bois d’Arcy… seulement à la gare de Fontenay-le-Fleury et pas ailleurs.
Il parait que cela était indispensable pour les entreprises arcisiennes « qui ont besoin d’indiquer plus facilement qu’il existe une gare à proximité pour leurs salariés arcisiens, clients et fournisseurs ». On voit mal pourquoi « les salariés arcisiens » auraient besoin de prendre le train pour venir à Bois d’Arcy… Quant aux fournisseurs et clients, on imagine qu’ils savaient déjà trouver le chemin de notre commune. Et comme il faut être à la gare de Fontenay pour savoir qu’elle est aussi celle de Bois d’Arcy, on ne voit pas bien la valeur ajoutée. En effet, à Montparnasse, on voit toujours ceci :
D’ailleurs pourquoi les « clients » viendraient-ils tous par cette gare-là ? Il y en a une autre, bien plus importante : celle de Saint-Quentin en Yvelines. Il faut vite que notre maire demande à ce qu’on lui ajoute aussi le nom de Bois d’Arcy !
Plus sérieusement, il faut quand même penser que cette futilité a coûté 50 000 €, payés par Versailles Grand-parc, c’est-à-dire par nos impôts. Il n’y avait rien de plus urgent à financer ? Quelques bus le weekend par exemple ? Car il faut quand même se souvenir qu’il n’y a aucune navette le weekend entre la gare de Fontenay… et Bois d’Arcy. Que pensera alors un promeneur venu un samedi faire ses courses, s’imaginant être arrivé à Bois d’Arcy en descendant du train à Fontenay, et découvrant qu’il doit faire tout le chemin à pied pour atteindre le centre ville ?
2) Le dossier du mois est consacré au bilan de la « concertation », ou plutôt du sondage fait au mois de juin auprès des Arcisiens. Le magazine en tire des conclusions définitives : 45% pensent que leur cadre de vie s’est amélioré, 17% approuvent le numérique dans les écoles, 12% des « suffrages » pour la sécurité, 19 % approuvent la rénovation du COSEC, etc, etc. Conclusion du maire dans son édito : « Les résultats confirment, en toute objectivité, que nous sommes sur le bon chemin ».
Malheureusement, pour qu’un sondage ait une quelconque valeur, il doit porter environ sur 1000 sondés, en respectant des quotas, ou au moins être représentatif d’une population donnée. Or, sachant qu’il y a près de 15 000 Arcisien(ne)s, soit un peu plus de 9000 électeurs, combien ont été interrogés ? 150... (le chiffre est mentionné page 8), soit 1 % de la population, ou 1,7% des électeurs… Tous ces pourcentages donnés par le magazine n’ont donc, en toute objectivité, aucune valeur. On obtient des scores ridicules : ainsi les 19% d’Arcisiens qui approuvent la rénovation du COSEC… sont en fait vingt-huit ! Quant à ceux qui trouvent que le développement économique a évolué depuis 3 ans, ils sont 10 %... donc 15 ! Quand on pense que le maire a loué un bus électrique pendant 3 semaines pour ce résultat !
3) Page 13 figure un court article sur la cérémonie organisée en « l’honneur » des bacheliers. C’est la « troisième année consécutive » que les bacheliers sont « récompensés », comme le dit le titre de l’article. Hélas ! on ne distingue qu’un petit groupe d’une trentaine de personnes sur la toute petite photo, et en comptant les élus ! Y aurait-il si peu de bacheliers dans notre bonne ville où le numérique fait paraît-il des prodiges ? On comprend d’autant moins que le magazine avait annoncé 120 bacheliers récompensés la première année. Comment expliquer une si vertigineuse chute de fréquentation ? Est-ce que par hasard la « récompense » y serait pour quelque chose ? On sait que beaucoup de villes n’hésitent pas à être généreuses pour encourager leurs lauréats (par exemple 200 € à Trappes en 2016 pour une mention Bien ou Très Bien). Et à Bois d’Arcy ? Voici le contenu de la « pochette cadeaux » qui leur est remise :
Un stylo publicitaire, une clef USB et 2 places pour le cinéma de la Grange (coût pour la Ville= zéro euro) à utiliser avant le 31 décembre 2017 ! On comprend que les bacheliers, qui se passent l’information d'année en année, considèrent qu’on se moque un peu d’eux. Ils ne comprennent pas que le plus important est qu’il y ait une cérémonie en présence du maire et qu’on en parle dans le magazine.
4) Quelle bonne idée d’organiser un « salon de l’immobilier » à Bois d’Arcy et d’inviter les lecteurs du magazine à venir y rencontrer « les promoteurs qui réalisent des programmes immobiliers à Bois d’Arcy » ! Quand on sait à quel point les Arcisiens sont furieux de voir comment l’équipe municipale leur a menti en promettant de « maîtriser l’urbanisme » ! Près de 1000 logements en 3 ans, dont 267 au centre ville, c’est ce qui s’appelle se moquer du monde, non ?
Alors pourquoi agiter un chiffon rouge en placardant dans toute la ville des affiches annonçant ce « premier » salon à Béton d’Arcy ? Est-ce de l’inconscience ? Ou bien ce salon n’a-t-il pas été surtout organisé pour amener des clients potentiels aux promoteurs ? On peut se poser la question quand on voit qu’après 2 ans de commercialisation, le promoteur qui est en train d’achever l’immeuble du 17/19 avenue Paul-Vaillant Couturier n’a toujours pas vendu la totalité des 41 appartements. Qu’en sera-t-il des centaines à venir ?
5) Que penser de la tribune libre du groupe majoritaire, qui se félicite chaleureusement du succès des candidats LR aux sénatoriales ? En quoi cela concerne-t-il les lecteurs d’un journal municipal ? C’est d’autant plus déconcertant que c’est sans doute la première fois que la tribune de la majorité ne répond pas à celle de l’opposition… Comment expliquer ce soudain respect de la liberté d’expression (respect très relatif si l’on compare la mise en page étriquée et la police de caractères plus petite de la tribune d’opposition) ?
La réponse est peut-être dans le sujet de la tribune majoritaire: les résultats des sénatoriales ont été connus le 24 septembre au soir, la tribune majoritaire a donc été écrite au plus tôt le 25. Or le groupe d’opposition doit fournir son texte AVANT le 20 du mois… Le magazine, dirigé par le maire, rappelons-le, n’a-t-il pas eu ainsi le temps de préparer un article sur le guichet unique (page13) pour contrer la tribune de l’opposition comme il en a l'habitude ?