De la com’ avant toute chose : telle est la devise du magazine municipal qui ne cherche guère à informer, mais à donner l’illusion aux lecteurs que tout va pour le mieux dans la meilleure des communes. A chaque page on trouve des articles évoquant des fêtes municipales, des moments de convivialité, qui pour la plupart existent depuis très longtemps : le grand marché arcisien, la cérémonie du 18 juin, la fête de la musique, les fêtes de la Saint-Gilles, le concours de pêche, le forum des associations, le semi-marathon… Tout cela pour détourner l’attention des sujets qui pourraient fâcher.
Autre astuce du magazine : faire du bruit pour des micro-événements, pour faire croire que « ça bouge » en permanence.
Que retenir du magazine de septembre ?
1-Inauguration de la fontaine Sainte-Marie (page 5) :
Sur la photo de l’inauguration, la fontaine a de l’eau, ce qui est normal. Mais depuis plus rien !
Sur le site de la Ville, les photos prises lors de cette « cérémonie » ne montrent jamais l’environnement de cette fontaine et pour cause : elle a été implantée derrière 3 points d’apport volontaire, ce qui gâche fortement la perspective :
En fait, cette fontaine a été négociée par le précédent maire, Claude Vuilliet, avec Grand Paris Aménagement et le promoteur de l’opération. Dans le journal municipal numéro 91 de septembre 2011, on peut voir page 7 un plan d’ensemble de la ferme Sainte-Marie avec la fontaine devant le mur d’enceinte… C’était plus esthétique.
2-La « cérémonie » d’entrée au collège (page 6) : le magazine prétend que cette « cérémonie » existe seulement depuis 3 ans, ce qui sous-entend qu’il n’y en avait pas sous l’ancienne municipalité. C’est faux. Claude Vuilliet se rendait chaque année dans les écoles pour remettre aux élèves de CM2 des livres. Le budget par élève était alors de 26 €. Aujourd’hui, on leur offre une calculatrice, pourquoi pas, mais elle ne coûte à la Ville que 13 €.
Quant à la « cérémonie » des bacheliers, nous avons déjà évoqué l’an dernier la médiocrité du « cadeau » offert par la Ville : un stylo, une clef USB, deux places de cinéma...On l’a compris, ces cérémonies ne sont que des opérations de communication.
Enfin sachez que la Ville offrait à chaque élève un livre en cadeau pour Noël. Le budget était devenu modeste : 5,5 € par élève. Cette année, le cadeau est supprimé.
3- L’école numérique (page 7) : pas un numéro sans un sujet sur le numérique. Rappelons que :
- L’équipement des écoles est un plan national et non communal, et que cela a commencé dès 2010 à Bois d’Arcy (et non pas depuis 4 ans comme dit le magazine)
- Le numérique est un outil pour les apprentissages et ne garantit pas le succès des élèves. Ils auront toujours besoin du lien irremplaçable avec leur professeur.
- Les enfants sont déjà en permanence devant des écrans. Faut-il encore multiplier ces écrans jusqu’à la maternelle ? Le magazine affirme que cela permettra « à l’élève d’être plus attentif et de susciter sa curiosité ». On peut en douter.
4- Inauguration du square Calmette et Guérin (page 10) : il parait que « deux grands portails en fer forgé ont été installés » cet été… Ah bon ?
Une fois de plus le magazine ne prend même pas la peine de s’assurer que le travail est fait. L’important est l’effet d’annonce. Quand les deux portails seront posés, le magazine pourra refaire un article.
Il paraît que ce square est le «troisième » créé par la municipalité « depuis 2014 ». En fait ce square appartient aux résidents de la Croix-Blanche et a toujours été là. La Ville n’est que « locataire » des lieux. L’équipe actuelle a équipé cet espace vert de jeux, ce qui est une bonne idée.
Quant au square Mauban, il était déjà programmé avant 2014 (voir ci-dessus le numéro du journal municipal de septembre 91) avec la rénovation de la Ferme Sainte-Marie et la fontaine évoquée ci-dessus.
Le troisième square revendiqué par le magazine est le… « square » Henri Barbusse... La photo ci-dessous en dit long sur l’attractivité de ce lieu. Peu importe, seule la com compte.
5-Urbanisme (page 13) : une fois de plus le magazine essaye de justifier l’urbanisation massive engagée depuis 4 ans. Les Arcisiens se souviennent que la majorité actuelle avait promis de ne pas bétonner pour gagner les élections. Aujourd’hui on voit que c’était un gros mensonge. Alors le magazine rame pour essayer de faire croire que la Ville maîtrise l’urbanisme… en multipliant les mensonges ou les omissions :
- Certes le maire a supprimé la ZAC « cœur de ville » mais il a engagé pour l’instant 270 logements rue Barbusse (photo 1) et sur les avenues Jaurès (photo 2) et Paul-Vaillant Couturier… Par ailleurs, dans le PLU sont prévus encore 300 logements sur le centre ville… mais rien ne sera lancé avant 2020, bien sûr.
- Autre mensonge : la « révision à la baisse de tous les anciens projets immobiliers lancés avant 2014 » sur le terrain Fujifilm et à La Croix-Bonnet. Il n’y avait aucun projet. Le maire et son adjoint à l’urbanisme l’ont reconnu le 15 mars dernier lors de la réunion publique sur l’urbanisme.
- Il parait que le nouveau PLU interdit les constructions hautes… On ignore à partir de combien de mètres une construction est « haute », mais on sait que 3 des 5 immeubles construits chez Fuji approchent des 16 mètres.
- Encore un gros mensonge : avant 2014 la Ville n’aurait jamais signé d’accord avec des promoteurs pour que ces derniers financent des équipements publics… En réalité, dès 2002, la municipalité de l’époque a négocié avec l’aménageur de la Croix-Bonnet le financement intégral des équipements publics du quartier : centre équestre, un groupe scolaire de 15 classes, une crèche de 50 berceaux, la maison des associations, sans oublier la ferme Sainte-Marie et le square Mauban, la rénovation d’une partie de l’avenue Paul-Vaillant Couturier, et bien entendu le canal paysager… Tous les équipements qui vont être bientôt installés en lisière de forêt étaient également programmés avant 2014 : boulodrome, aire de jeux, jardins familiaux, parcours sportifs… Bref, la municipalité actuelle n’est à l’origine d’aucun de ces équipements. Mieux : elle a supprimé la salle des sports initialement prévus pour financer 800 000 € des futurs travaux du Cosec.
- On sourit enfin quand le magazine revendique la « mise en place d’une redevance d’occupation du domaine public qui oblige chaque entreprise intervenant sur le chantier à payer une taxe »… Exemple très parlant : depuis février 2018, la société qui « intervient sur le chantier » Fujifilm conteste devant le Tribunal administratif 3 titres de 17 570 € réclamés par la Ville. Cette dernière a dû prendre un avocat rémunéré 125 € HT de l’heure.
6-Les conseils de quartier (page 14) : acte 2. L’acte 1 n’avait pas été un franc succès puisque tous les postes offerts aux particuliers n’avaient pas été occupés, faute de volontaires. Pas un mot dans ce magazine (ni sur le site de la Ville) pour présenter les nouveaux représentants. On apprend juste que les conseillers sortants ont été « renouvelés » s’ils le souhaitaient (combien l’ont fait ?) et que le maire a accepté « toutes les nouvelles candidatures ». La dernière fois, un tirage au sort avait été organisé en présence du chef de la police municipale. Il faut croire que cela n’a pas été nécessaire cette fois-ci…
7-Réunion publique sur l’aménagement du carrefour Hoche/Voltaire (page 14) : Si l’on en croit le magazine, les « résidents » ( ?) ont souhaité à « 64% » garder un carrefour au lieu d’un giratoire… Reportons-nous au compte-rendu de cette réunion proposé par Les Nouvelles de Versailles du 13 juin dernier, ça vaut le coup : « Une présentation avec des plans illisibles sur la projection vidéo, des élus, une responsable des services techniques et un directeur général des services qui n’étaient pas en phase, certains habitants vindicatifs…Tout cela a conduit à une réunion qui tournait souvent à la cacophonie. Un vote électronique (…) a tout de même permis d’arriver dans la douleur à décider du lancement d’une étude préparatoire à la réalisation d’un giratoire. 64% de la soixantaine de votants ont préféré cette solution contre 22% pour le carrefour à feux, le reste des votants ne se prononçant pas ». Un vrai succès, comme on le voit !
8 « Toutes les activités de l’ex MJC reprennent en septembre » (page 19)… Paraît-il. Une page entière pour tenter d’effacer la mise à mort de cette association par le maire et son équipe. Mais il se trouve que l’affiche des activités proposées par la MJC jusqu’en 2014 (juste avant qu’on lui supprime ses subventions) est toujours visible sur le bâtiment !
On voit que la salsa, le hip hop, l’aide aux devoirs, l’informatique, le studio de répétitions ont disparu et ne « reprennent » donc pas en septembre. Le raku semble aussi avoir disparu…
Comble de cynisme, le magazine prétend que « les tarifs ont été revus à la baisse par rapport à ceux qui étaient pratiqués par l’ex MJC ». C’est vrai seulement si l’on prend les tarifs des deux dernières années. En effet la MJC a été obligée d’augmenter ses tarifs pour continuer à fonctionner après la baisse de 70% de la subvention versée par la Ville.
Mais le plus amusant est que la Ville a cru bon d’envoyer un courrier aux anciens adhérents de la MJC pour leur démontrer, chiffres à l’appui, que ses nouveaux tarifs sont plus bas que ceux de la MJC… Malheureusement, les tarifs pratiqués par d’autres villes du département sont aussi mentionnés… On constate alors que les tarifs de la mairie sont toujours plus élevés, à une exception près : l’anglais enfant.
