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Réunion publique 1er février 2018 : le lotissement Saint Jean

boitier_vote.jpgJeudi 1er février, le maire organisait une réunion publique sur le lotissement St Jean. Pour l’occasion la Ville avait loué des boîtiers pour 2280 € afin de faire voter le public et lui donner l’impression d’être écouté.

Environ 150 personnes  (pas uniquement des habitants du lotissement) étaient présentes, ce qui représente à peine 1% de la population arcisienne. Malgré tout le maire et ses élus ont fait comme si cet échantillon était représentatif.

Cette réunion publique était une opération de communication, rien de plus. Objectif : séduire les habitants du lotissement en leur faisant croire que rien ne se décidera sans eux. La réunion a d’ailleurs commencé par un rappel des actions municipales dans ce quartier : tout y est passé, même le ramassage des feuilles ou le vidage des poubelles, jusqu’à la réparation d’une fuite rue du Bois ! Mais on n’a pas voulu trop s’étendre sur les ratages : par exemple les places de parking sur les ronds-points refaits récemment pour 30 000 €… ce qui empêche les véhicules trop larges de passer.

Bien entendu on a beaucoup insisté sur la réfection de la rue d’Arcy (900 000 € pour 420 mètres) et sur l’abandon des 32 logements rue Ader, projet qui avait fortement énervé les riverains, qui avaient d’ailleurs fait une pétition. Sur ce dernier point, nous pensons avoir compris pourquoi le promoteur, qui voulait acheter le terrain et avait reçu l’accord de construire, a finalement renoncé : il était stipulé que la vente se ferait seulement si la SEVESC (exploitant du service d’eau) faisait des travaux sur le terrain. Or ces travaux n’auront lieu que fin 2018… Et voilà pourquoi le maire peut prétendre qu’il a finalement refusé le permis de construire, ce qui est faux.

En fait de concertation, mot très communicant dans le lexique benassayen, les assistants ont eu surtout droit à un bel exercice de communication.

Voici pourquoi :

* La réunion a été animée par du personnel communal ! Les élus présents n’avaient pas le droit d’intervenir (dixit le maire). Pourquoi ce choix surprenant puisque ce sont tout de même les élus qui sont responsables de leurs décisions?  C’est encore un truc de communicant : le maire sait très bien que les assistants qui voudront intervenir seront moins agressifs avec le personnel qu’avec les élus ! Ainsi, pendant toute la soirée, ces élus se sont littéralement cachés derrière le personnel administratif de peur d’avoir à rendre des comptes sur les constructions de logements, la circulation, l’insuffisance de places de stationnement… Quant au conseil de quartier, il n’en a pas été question. A quoi sert-il ?

* les sujets importants n’étaient pas soumis au vote : par exemple la construction de 96 logements à la place de l’ancien magasin But ou de 45 logements sur le terrain du restaurant Villa de Jade, sans places de stationnement en nombre suffisant.  Un ange est passé quand un monsieur a affirmé que, contrairement à ce que le maire affirmait, les riverains n’avaient pas été consultés.
Autre exemple : la mise en impasse de l’avenue Gabriel Péri a été présentée : le résultat est que les voitures vont maintenant toutes passer par l’avenue Falaize pour rejoindre la rue Turpault, avec des embouteillages supplémentaires à prévoir. Sur ce projet, pas de vote… car la décision a déjà été prise !

* Il est aussi arrivé qu’on demande aux gens de voter alors que la décision était déjà prise : ainsi pour la construction de deux pylônes de 40 mètres de haut au stade jean Moulin, afin d’y transférer les antennes relais des fournisseurs de téléphonie mobile, situés jusqu’à présent sur le château d’eau de la rue Falaize (20 mètres de haut). Un monsieur a fait remarquer que le stade accueillait beaucoup de jeunes et que l’installation de ces antennes à cet endroit n’était pas une bonne idée. Mais il paraît qu’il n’y a aucun danger. Alors pourquoi  les déplacer ?

* Enfin les participants, qu’ils habitent le lotissement ou pas, ont été invités à se prononcer sur des points qui relèvent strictement des compétences municipales :

- Il existe un terrain privé qui n’est pas entretenu et dont la végétation déborde sur l’avenue Jaurès. La ville doit-elle prendre en charge la taille ? Verbaliser ? Faire appel à une société extérieure et envoyer la facture au propriétaire ? Ou enfin ne rien faire ?

- Par quelles rues la Ville doit-elle commencer pour remplacer l’éclairage public ? Le choix était proposé entres les rues Florian, Santos Dumont, Gabriel Péri, Falaize, Mansart, Lamartine, La Paix, Chateaubriand… Et les autres ?

- A quoi la Ville doit-elle consacrer les 250 000 € qu’elle a prévus pour le quartier ? Uniquement à l’entretien du quartier (réparations ponctuelles, signalisation, coupe des arbres) sans réfection de voirie ? Ou bien à de la réfection de voirie ? Et si oui pour de la voirie, quelle rue en priorité : la rue Cazale entre Jaurès et Falaize ? ou la rue Chateaubriand ?

- Où la Ville doit-elle ajouter des poubelles ? Près de la prison ? Près du Leclerc ? Place du Centre ? Rue d’Arcy ? En lisière de forêt ?

- Quand des arbres sont supprimés, doit-on les remplacer par des arbres d’essence identique ou pas ? Ou ne pas les remplacer ?  A cette occasion, on a appris que ce sont 104 tilleuls qui ont été abattus avenue Jaurès.

- Lors de la future réfection de la rue Jaurès, la Ville doit-elle privilégier le stationnement ? La réduction de la vitesse ? Les circulations douces ? Les aménagements paysagers ?  Lorsqu’il a été indiqué que le centre Leclerc allait supprimer un de ses accès sur cette avenue, l’inquiétude s’est fait sentir dans la salle. Un participant a demandé si une étude d’impact sur la circulation avait été faite. Réponse très gênée : non. Ce sera joyeux dans ce quartier quand les 141 nouveaux logements de l’avenue Jaurès seront construits …

- Après avoir indiqué aux participants qu’ils devaient entretenir eux-mêmes leurs trottoirs (arrachage des mauvaises herbes, ramassage de détritus…), on leur a demandé s’ils souhaitaient que la Ville « délibère » pour responsabiliser les habitants …

- La Ville doit-elle renforcer la verbalisation pour stationnement gênant ? Réponse « oui » à 73 %. La Ville doit-elle renforcer le contrôle de vitesse ? réponse « oui » à 73%. Mais quand on a demandé si la Ville devait installer des zones bleues ou des horodateurs dans le lotissement, la réponse a été deux fois « non ». Ainsi les participants auront l’impression qu’ils ont échappé au pire… sans se rendre compte que les élus connaissaient la réponse d’avance et que ces deux questions étaient un bon moyen de leur faire croire que leur avis a compté. Le piège est d’autant plus pernicieux que dorénavant le maire saura quoi répondre à ceux qui viendront se plaindre du stationnement gênant dans le quartier.

- La Ville doit-elle sécuriser le passage piéton devant l’école Turpault en relevant le passage piéton et en installant de la verbalisation par vidéo ? La réponse bien entendu a été « oui » à 90 % …mais était-il nécessaire de poser la question pour agir ? Sur ce point, une question a été posée sur le transfert de l’annexe de l’école Turpaut de l’autre côté de la rue. Le maire a été embarrassé pour répondre tout en affirmant que cela se ferait… la raison est simple : ce transfert ne pourra se faire que si un promoteur prend une partie des frais en charge… en échange de la construction de nombreux logements ! Cela fait partie des 307 logements en attente dans le PLU sur le centre ville… mais interdiction d’en parler avant les élections municipales !

- Parfois le vote a constitué un désaveu cinglant pour la politique des élus : on a demandé aux assistants d’évaluer l’entretien du lotissement : 50% ont jugé qu’il était insuffisant et 13% qu’il était mauvais, 32% ont dit être « moyennement » satisfaits. Un vrai succès !

- Il y a eu aussi des refus cinglants : il était proposé de remettre le feu du carrefour de la mairie à deux passages au lieu de trois actuellement (les rues PV Couturier et Jaurès seraient au vert en même temps, puis les rues Turpault et Barbusse) avec en plus des tourne-à-droite systématiques. On sentait bien que ce projet était déjà retenu par les élus, mais malheureusement le public a vivement réagi en alertant sur le danger pour les piétons, d’où un vote négatif. On verra s’il est respecté…

Enfin, comme il fallait bien donner l’impression qu’il y avait réflexion sur les embouteillages de la rue Turpault, le maire a aussi annoncé en fin de réunion que peut-être… sous réserve de… il y aurait,  si toutefois… enfin bref, le département envisagerait pour 2020 (année électorale…) une entrée, mais pas une sortie, de l’autoroute au niveau de Bailly… c’est-à-dire loin de Bois d’Arcy. Cela est-il censé apporter un mieux pour la circulation de transit dans Bois d’Arcy ? Euh non, le maire a quand même reconnu que sur ce point il n’y aurait pas de « miracle ».

Pour conclure nous avons appris qu’une plaquette de compte-rendu (en plus du magazine) serait distribuée dans le lotissement et que les élus feraient du porte à porte…Tout cela sans arrière-pensée électoraliste bien entendu ! On l’a bien compris, la campagne des municipales a commencé... aux frais des Arcisien(ne)s.

A la sortie, nous avons pu constater que les assistants n’étaient pas dupes et qu’ils avaient parfaitement compris de quoi il retournait.

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